Les fondamentaux, un super pouvoir
Ou comment devenir un super héros de la transformation digitale
Histoire de changer un peu de tous les bouquins business que je dois lire pour mon ExecMBA, je me suis plongé il y a quelques semaines dans Mamba Mentality, le livre mi-documentaire mi-autobiographie de Kobe Bryant. Quand on s’intéresse à la NBA, c’est un plaisir de lire un joueur avec ce talent expliquer sa façon de travailler.
Un des points qui m’a marqué, et qui va bien plus loin que le domaine du sport, c’est l’obsession que Kobe avait pour les fondamentaux, un sujet que j’ai toujours trouvé essentiel (pas étonnant que je retourne à l’école pour apprendre les fondamentaux de la stratégie et de la finance).
Pour Kobe, maîtriser les fondamentaux c’est avoir un super pouvoir. Beaucoup de joueurs de haut niveau travaillent leur plus beau dunk, la meilleure formation en défense, les feintes qui cassent le plus de chevilles ... Bien évidemment, ce sont des choses nécessaires pour gagner un championnat. Mais Kobe avait en plus un souci du détail pour les fondamentaux : le shoot, le toucher de ballon et le jeu de jambe (dans lequel il excellait). Il est allé jusqu’à concevoir avec Nike ses propres paires de sneakers, s’inspirant des chaussures de foot qui donnent plus de liberté à la cheville que les baskets montantes traditionnelles en NBA.
Ce (super)pouvoir des fondamentaux, je suis convaincu qu’il existe dans tous les domaines et que l’on peut facilement l’appliquer à nos métiers.
En programmation informatique, on fait très vite le rapprochement. Aujourd’hui en sortie d’école, les gens ont appris à utiliser un framework, savent faire une application basique. Très peu ont une vraie connaissance du fonctionnement du langage, fondamental du framework. Celles et ceux qui font l’effort de l’acquérir se démarquent dans la qualité de leur travail et leur performance.
Ce n’est pas une critique des écoles actuelles. Même si certaines en abusent et ne fournissent qu’un verni, on ne peut pas tout enseigner non plus. Travailler les fondamentaux est aussi un choix individuel.
Je parle de dev car c’est un exemple qui me vient naturellement, mais le pouvoir des fondamentaux se retrouve dans tous les métiers.
Une ébéniste peut avoir les meilleures machines-outils, elle sera plus performante si elle comprend la nature du bois. Un vendeur sera plus efficace s’il maîtrise les mécanismes de prise de décision.
Fondamentaux et transformation digitale
Quand on se lance dans la transformation digitale de son entreprise, la maîtrise des fondamentaux est là encore un super pouvoir.
Rien ne sert par exemple de se jeter sur le dernier CRM à la mode, que tous les voisins ont installé, sans connaître les fondamentaux de la relation client, et les leviers utilisés dans l’entreprise pour entretenir cette relation.
Ce CRM va probablement s’intégrer dans un système d’information déjà en place ou en construction. Est-ce que les fondamentaux de l’architecture orientée services sont maîtrisés par les acteurs de cette transformation ? Ceux de la structuration des données et de leur traitement ?
La maîtrise des fondamentaux de plusieurs domaines est un facteur clé de succès dans une transformation digitale. Elle ne peut être portée par une seule personne, tout comme le jeu de jambe de Kobe était complété par la puissance de Shaq, l’intelligence tactique de Pau Gazol ou le coaching zen de Phil Jackson (il faudrait que je vous en parle un jour, il y a plein de choses à apprendre de lui).
Et c’est ça qui fait la richesse d’une équipe, le mélange d’expertises et de gens qui maîtrisent les fondamentaux de leur métiers. Si je voulais filer la métaphore du super pouvoir, il faut se rassembler tels des Avengers de la transfo digitale.
Alors allez chercher ce mélange dans vos projets de transformation. Entourez vous d’équipes pluridisciplinaire qui maîtrisent, ensemble, les fondamentaux métiers et techniques. C’est le chemin vers la réussite.